Les icônes laineuses du Valais
Le mouton à nez noir du Valais, longtemps dans l’ombre de la modernité agricole, fait aujourd’hui un retour remarqué dans les alpages… et même sur les réseaux sociaux !
Une race née au cœur des Alpes
Le mouton à nez noir est une race ovine autochtone du Haut-Valais, plus précisément originaire des environs de Visp et Zermatt. Mentionnée dès le XVe siècle dans les documents pastoraux, cette race rustique a longtemps été élevée pour sa laine, sa viande et sa robustesse, en altitude.
Ce mouton n’est pas seulement un symbole pastoral, c’est aussi un champion de l’adaptation alpine. Avec sa toison épaisse et son caractère sociable, il est taillé pour la vie en montagne, où les hivers sont rudes et les sentiers escarpés. C’est aussi un excellent marcheur : parfait pour les longues transhumances valaisannes.
Déclin… puis renaissance
Dans les années 1980, la race a bien failli disparaître, supplantée par des races plus productives ou mieux subventionnées. Sa laine, trop coûteuse à traiter, n’était plus rentable. Les éleveurs se sont détournés de cette boule de poils originale. Mais au tournant des années 2000, grâce à l’engagement de passionnés, à des programmes de conservation et à une attention croissante au patrimoine génétique local, la tendance s’est inversée.
Le nez noir est devenu… une vedette !
Aujourd’hui, on en compte plus de 13 000 têtes en Suisse, dont une majorité en Valais. La race a même été reconnue par la ProSpecieRara, fondation qui protège les espèces animales indigènes menacées. Une belle revanche pour un mouton qu’on disait «inutile».
Un physique inoubliable
Difficile de passer à côté : avec sa laine blanche, ses pattes et sa face noire comme le charbon, le nez noir attire l’œil. Mais ce n’est pas tout : il a aussi un tempérament affectueux, proche de l’homme, qui en fait un favori des enfants et des bergers.
Une mascotte bien vivante
Au-delà de l’économie, le nez noir du Valais est devenu un symbole identitaire. Il incarne à merveille l’âme valaisanne : rustique, résiliente, et… pleine de charme ! De plus en plus de jeunes éleveurs reprennent les traditions familiales autour de cette race, avec une conscience écologique et un goût pour l’innovation.